Un sujet Optimist pour la FFVoile :
Multiple champion du monde de Nacra 17 (2013, 2014 et 2015), Billy Besson a eu le privilège de prendre part à la 1etraversée de l’Atlantique du tout nouveau Maxi Banque Populaire IX. Fort d’une très bonne expérience en multicoque, Billy est un allié de poids pour le skipper de ce trimaran ultime, Armel Le Cléac’h. Cette aventure du large a été vécue comme une véritable bouffée d’oxygène entre deux olympiades.
En parallèle, Marie Riou est également en train de vivre une belle expérience de course au large, actuellement à bord de Dongfeng Racing Team sur la Volvo Ocean Race. Marie Riou est l’équipière du spécialiste du multicoque. Ils ont tous les deux décroché trois titres de champions du monde en Nacra 17 (2013, 2016 et 2016) et une sixième place dans la douleur aux JO de Rio (Victime d’une hernie discale, Billy Besson avait terminé les JO de Rio dans la souffrance et avait dû être rapatrié pour être opéré d’urgence en France), A l’issue de la Volvo Ocean Race, le duo entamera sa préparation en vue des prochains J.O.
Billy, comment as-tu vécu ton expérience de large à bord du Maxi Banque Populaire IX aux côtés d’Armel Le Cléac’h, Franck Cammas, et le reste de l’équipage ?
« C’était une expérience incroyable. Je connais Armel depuis longtemps mais pas dans ce contexte de navigation au large. C’est un super skipper. A bord, il ne laisse rien au hasard, il fait vraiment attention à tout.
Franck est très professionnel et il a une énorme expérience de multicoque au large.
Quant au bateau, il est étonnant car tout en étant très novateur, il est aussi très « safe ». On a vraiment le sentiment d’être en sécurité complète, particulièrement dans le cockpit à l’arrière du bateau. Cela donne beaucoup de confiance lorsque le trimaran accélère. Toutes les navigations se sont bien déroulées, nous avons eu des conditions idéales pour traverser. Pour dégolfer, nous avons eu un premier bord de reaching puis nous avons très vite mis le gennak (gennaker) pour naviguer au portant sur de très bonnes allures. Le bateau est très sain et… très sympa (rires) ; très facile à guider à la barre et très sain dans la houle. Le foil ne décroche presque pas, ce qui permet de maintenir le bateau dans ses limites. ».
Y a-t-il un moment qui t’a particulièrement marqué pendant la traversée ?
« Il y a eu plein de très beaux moments. C’est vraiment sympa dès que le bateau est au-delà des 40 nœuds. De nuit avec la lumière de la Lune, c’est magnifique ! En plus, avoir cette sensation de voler en même temps, c’est vraiment dingue ! L’ambiance à bord a été très sympa et bienveillante. Même si je connais l’équipe de Banque Populaire depuis longtemps, il y avait la moitié de l’équipage que je ne connaissais pas beaucoup ».
Tu as déjà pas mal navigué sur des bateaux à foils. Y a-t-il un écart de performance ?
« Le principe reste le même. Il s’agit d’essayer de réduire la surface mouillée pour accélérer. C’est vrai qu’avec mon expérience de Classe C puis de Class A au moment où ces derniers ont commencé à voler, il s’agit presque des mêmes impressions. On transpose ce genre de sensations aux gros bateaux. On se rend compte sur ces phases de vol que le trimaran Banque Populaire IX est assez abouti car, ce qui est fou, c’est que le bateau a fait deux fois l’Atlantique, et pour l’instant, les foils n’ont rien, le bateau n’a rien, tout est sain et c’est le plus important. La machine reste opérationnelle, ce qui est de bonne augure pour l’objectif de fin d’année, la Route du Rhum, puis l’objectif de 2019, la course autour du monde en solitaire. C’est donc très important d’avoir un bateau fiable. A ce stade, ce n’est pas si mal car plus on va dans l’innovation, plus c’est difficile d’avoir quelque chose de fiable ».
As-tu des news de Marie (Riou) et comment vois-tu ces deux belles expériences de large que vous êtes actuellement en train de vivre ?
« C’est bien, je suis très fier de ce qu’elle fait. Je pense que la Volvo, c’est une course particulièrement dure, même dans le monde du large. Marie est en train de vivre une très grosse expérience. J’ai un immense respect pour elle.
En effet, ça a l’air… ?
Je vois nos deux expériences de large comme une véritable bouffée d’oxygène. Depuis beaucoup de temps avec Marie, nous faisons de l’olympisme, elle faisait aussi du match race et du 470. Cette culture de l’olympisme est ancrée en nous. Et le fait de pouvoir faire quelque chose de différent dans la voile, c’est génial ! C’est surtout une bouffée d’oxygène qui permet d’arriver et de se reconcentrer le moment venu pour notre objectif olympique ».
Au programme à présent pour le Team et le Maxi Banque Populaire IX, une mise en chantier afin de réaliser un check up complet du bateau avant la première édition de la Nice Ultimed qui débutera le 2 mai prochain.